La beldia, cannabis symbolique et local du Maroc, trouve depuis un certain moment un rival de taille qui facilite le travail de ses producteurs.
*Beldia vient de Beldi qui fait référence à des produits d’élevage locaux.
À l’instar de toutes les industries, la culture du cannabis répond aussi à des impératifs de rendements et de productivité toujours plus exigeants. Les cultivateurs ont alors trouvé une nouvelle solution en produisant un nouveau type de cannabis dite “hybride” connu sous le nom de « Critikal » : une graine produite en laboratoire, réputée anxiogène, et donc moins gourmande en eau. Résultat, une herbe moins chère à produire.
D’après les spécialistes 100 kilos d’hybrides permettent de produire entre 5 et 10 kilos de cannabis, contre un kilo pour la « Beldia ». Le choix est vite fait pour les producteurs. Ainsi, de nombreuses espèces hybrides font leur apparition sur le marché : la « Pakistana », la « Khardala », l’ « Amnesia », la « Gorilla ».
Alors comment distinguer ces types de produits ? Il suffit de regarder le prix : l’hybride s’échange à 230 euros pour un kilo, alors que le cannabis du terroir coute jusqu’à 950 euros.
Quelles différences au niveau de la consommation ?
Outre son taux de THC bien élevé, l’hybride suscite des avis divergents. Sa consommation procure une sensation d’apaisement alors que d’autres, l’associent à un poison et stipulent que ses effets secondaires amènent à des crises de folie.
Quels effets sur les modes de production ?
Si l’hybride est plus « rentable », sa production est plus gourmande en engrais et pesticides. Les sols du Rif, déjà abimés par la production de cannabis, sont fragilisés par l’ajout de nouveaux produits nocifs.
D’autre part, ces nouvelles pratiques bouleversent le calendrier des cultivateurs. En effet, la Beldia est cultivée en hiver en fonction des pluies alors que l’hybride, est produit en été dans zones alors arides.
Omar L.
