Bojack Horseman : conte philosophique d’un cheval dépressif

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À l’heure du streaming et des pulsions de consommations TV interminables ou quantité prime sur qualité, difficile de savoir ou se positionner. Les séries TV sont traitées comme des cigarettes que l’on fume trop vite, trop rapidement ; de manière insatiable afin d’en rallumer une que l’on jettera et que l’on oubliera. Mais où sont donc ces petits bijoux d’écriture finement fabriqués, dans un format qui prône une relation avec son public, bouleversant ainsi l’audimat ? L’une d’elles vient de nous quitter en ce début d’année.

Après six saisons, Bojack Horseman s’est terminée. La série phare de Netflix n’a cessé de surprendre par son intelligence et sa créativité. Un monument d’écriture qui n’a fait que s’améliorer.

À Hollywoo, dans l’univers anthropomorphique de Raphael Bob Walksberg, on rencontre Bojack Horseman, acteur de sitcom has been à la tête de cheval. Un homme/animal malsain, alcoolique, dépressif, qui souffre de solitude, cachant de lourds traumatismes liés a son enfance. Autour de lui gravitent Mister Peanutbutter son copain chien outrageusement optimiste, Diana sa biographe perdue, Princess Carolyn son agent chatte qui ne jure que par le travail et Todd, son colocataire glandeur. Mélangez le tout, faites chauffer, et vous obtiendrez l’une des meilleures créations originales de Netflix.

Pour mieux comprendre l’intérêt de cette œuvre qu’est Bojack Horseman, il faut remonter en 2014, année de lancement de la série. À cette époque, les séries animées sont soit drôles soit trash : South Park, Familly Guy mais pas Bojack. Non, Bojack sera profond, mélancolique et touchant. Une série dramatique qui parle d’un homme dépressif et qui n’arrive pas à lutter contre. Bojack, durant six saisons, sera le guide d’une étude émotionnelle et phycologique d’un homme confronté à lui-même. Mais la série ne s’arrêtera pas là. Si le décor du show prend place a Hollywoo (les plus perspicaces reconnaitront à quelle ville la série fait illusion) chaque épisode se permettra de lever le doigt face cette industrie du divertissement tout en abordant des sujets sociétaux, souvent extrêmes, mais toujours dans une réelle logique narrative. Et c’est avec finesse que les conséquences de #Metoo seront étalées dans cette série de manière à pouvoir les surmonter.

Si les deux premières saisons de Bojack restent fragiles, c’est à partir de la troisième que sa puissance se déploie. On y trouve des épisodes concepts, la qualité d’écriture est à son paroxysme. Bojack, produit d’un Hollywood déréalisé, apprendra au fil de l’histoire à se rendre compte qu’il ne peut plus vivre dans ses tourments. Les saisons 5 et 6 seront celles de sa résurrection. Bojack apprendra à se pardonner. C’est cet espoir de reconstruction qui donnera à la série une tournure poétique, parfois cruelle, mais qui plaira tant à son public.

Les six saisons de BoJack Horseman sont disponibles en intégralité sur Netflix

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Journaliste et talentueux producteur d'électro, il voit le cannabis comme étant Ze sujet actuel, reflet d'une société qui continue à muter. 

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