Beat generation : quand la Weed rend possible l’écriture

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Sur un air de Route 66, le mouvement littéraire de la Beat Generation fut très probablement l’esprit qui conféra à la plante que nous connaissons  un aspect à la fois poétique et détonant. Récit.

A mi-chemin entre une forme de dandysme cultivé, désinvolte et un esprit révolutionnaire qui préfigure Woodstock et le courant hippie des années 70, le mouvement littéraire de la Beat Generation contribua largement à populariser la Marijuana et constitue une étape majeure dans le débat sur sa légalisation.
Que la contre-culture devienne phénomène de masse avec, en vedette, des marginaux aux existences dissolues ; cela se retrouve également dans le phénomène du Rock n’ Roll avec lequel ces poètes-auteurs que sont Jack Kerouac, William S. Burroughs, Allen Ginsberg et Lucien Carr ont à voir, quand bien même ces derniers se réclament davantage du Jazz et du Be-bop de l’après-guerre.
Originaires de l’Amérique en plein maccarthysme, contemporains de la guerre de Corée puis de celle du Vietnam, ces jeunes prophètes qui se revendiquent du Beat (de l’anglais : « déglingué », « au bout du rouleau », mais aussi « béat », « extatique ») revendiquent leur liberté, leur droit d’expérimenter et de voyager à travers une prose fulgurante et sulfureuse.
Nous sommes dans les années 40 quand la bande des Beat se forme avec Kerouac en figure de proue. C’est un complet mouvement littéraire qui s’annonce par lui, faisant état d’une vie de débauche, saturée d’alcool, de Benzédrine et de Marijuana. Ainsi, les Beat se définissent comme des délinquants littéraires, ne respectant aucun code, aucune autre loi que la leur, poussant leurs expériences jusque dans les extrêmes de la drogue, du crime et de la sexualité alors considérée comme déviante.
Dans le roman cardinal du mouvement : Sur la Route, on apprend que William S. Burroughs et sa femme s’exilèrent du Texas et de la Louisiane au Mexique pour échapper à la police fédérale après que leur plantation de Cannabis ait été découverte.
Les problématiques qui animent l’oeuvre sont l’effervescence esthétique nouvelle, les menaces de la bombe A, du communisme, de l’American Way of Life, ou encore de la guerre tardive de Corée. Contre tout cela, l’auteur s’insurge et refuse toute forme de conformisme ou de censure.
Pour parler de cannabis, les auteurs Beat écrivent sobrement « Tea » ou « Weed » et s’auto-qualifient comme « Junkies ». Ils consomment le Peyolt en guise de LSD, décrivent leurs activités sodomites et se réclament du bouddhisme Zen, calquant leur écriture sur le souffle que celui-ci leur enseigne.
Cette littérature expérimentale fait l’apologie de la mode Beatnik, entre violence déchainée, curiosité esthétique boulimique et mode de vie débridé. Or, cette tendance épileptique trouve son pendant dans des aspirations plus saines : le voyage, le yoga, la sensibilité artistique. Ils militent notamment en faveur de la cause gay et de la légalisation du cannabis.
La Beat Generation, coalition explosive des années 50 explore donc les marges de ce que la société branlante d’une Amérique et d’un Paris en construction ou en reconstruction peuvent leur offrir. Leur credo semble être de brûler la vie par ses deux extrémités, en rupture avec les mouvements intellectuels et culturels qui les précèdent.
Pour ces auteurs, donc, la Weed est le ferment d’une inspiration inédite et explosive : ainsi Ginsberg se baladant au Père-Lachaise, s’arrêta devant la sépulture d’un illustre poète, fuma un spliff et, après avoir longuement conversé avec lui, composa « Sur la tombe d’Apollinaire ». Par là il devint lui-même le poète et proclama : « Et maintenant je suis là sur ma tombe ». 

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