ZEweed

Tribune : Comment réussir sa révolution depuis le Café de Flore

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Maman dit que j’ai des velléités de révolutionnaire. Je crois qu’elle a raison. Je dois tenir ça de mon grand-père, pour qui un homme qui vaille est un homme qui marche et dont les godillots restent intacts.
Qu’en est-il aujourd’hui ? Ah l’époque… Drôle d’époque… Surtout pour ceux qui pensent que c’était mieux avant.
Si pour certains la route est longue quand le souffle est court, rien n’est jamais trop grand pour ceux qui espèrent l’inspiration nouvelle venant corriger les impertinences contemporaines.
Et moi et moi et moi…. ?
À force d’écouter Dutronc, et son constat sur les 700 millions de chinois, je me demande quand même ce que je fais là, entourée de tous ces bars tabac…
Il faudrait un heureux tintamarre, un étendard, que je placarderai dans les rues, comme la révolution invisible de John Hamon, l’homme à la gueule la plus connue de Paris.
Pour mener à bien ce cri d’alarme, voici le petit précis des germanopratins en 10 commandements bien distincts :

  1. Se lever du bon pied, donc toujours celui de gauche !
  2. Une noble révolution est avant tout celle qui éclot dans un bon QG car « ce qui n’a pas lieu n’existe pas ». De préférence celui-ci sera le Balto, tour de contrôle, centre névralgique et nerf de la guerre dans le haut lieu du 6e arrondissement de Paris…
  3. Le révolutionnaire porte généralement une chapka comme vestige de la révolution russe. Il sera né de préférence le 7 novembre, date du jour de la révolte de 1917 convertie au calendrier grégorien. Il faut bien vivre avec son temps… On pensera tout de même à cacher les livres sur l’écriture inclusive de sa petite sœur (déjà que nous n’avons pas le monopole du cœur il faut bien placer certaines limites…)
  4. Le dimanche c’est jour de messe mais revisité à la mode de chez nous. Rendez-vous au QG avec toute la meute du quartier et même ceux qui proviennent des contrées éloignées dont on ne retient jamais le nom. Après tout, pourquoi s’encombrer quand on peut faire simple ? Au travail ! Car chez le révolutionnaire pas de quartier (sauf le 6e évidemment) mais on ne veut tout de même pas « perdre notre vie à la gagner ».
  5. Nous recommandons en boissons plutôt l’absinthe que la bière qui est trop vulgaire et préférons une bonne levée de coudes plutôt qu’une levée de fonds.
  6. Pas le temps de battre le pavé, ici on le jette. Ce n’est pas pour insister sur le côté « germano latin » mais révolution vient de revolutio, le retour. Allez hop, un petit tour sur nous même, direction mai 68. « Sous les pavés la plage » n’est-ce pas ? Tant mieux. On finira par y acculer l’ennemi (ça fera des vacances à tout le monde…) et en plus c’est congés payés, chacun y trouve son compte.
  7. Nous ne sommes pas pour les grandes messes, mais il faut bien le dire quand même que si y a un saint qu’on vénère, c’est bien Saint Germain.
  8. Nous chanterons tous volontiers la « carmagnole » ou « bella ciao », et prierons pour ne pas être vulgairement confondus avec les fanatiques de la « Casa del Papel » ou tout individu qui consomme la culture comme on goberait un macaron. Vous pensez que je suis snobe vraiment ? Mais rappelez-vous que Boris Vian ne jurait lui aussi que par Saint Germain, coïncidence ? Je ne crois pas.
  9. Nous menons notre révolution par la danse et le chant, jusqu’à plus de voix. Nous sommes comme une vieille machine en route qui aurait fait peau neuve en se débarrassant des rouages et de la rouille. Pendant qu’au loin le vent frais dépose sur nos visages des milliers de petites gouttelettes d’espoirs qui laissent entrevoir une fenêtre nouvelle sous la plage.
  10.  La révolution est toujours à penser et mener :  Naviguons ensemble compagnons vers de nouveaux horizons et laissons les possibles se dessiner, les cimes pointent vers le renouveau.

Juliette Dana

Dépistage THC au bureau : faut-il tricher pour travailler?

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Au Canada comme aux États-Unis, légalisation ou pas, télétravail ou pas, nombre d’entreprises continuent d’imposer aux salariés des contrôles au THC. Alors que la pratique se développe aussi en Europe, ce jeu du gendarme et du smoker fait les beaux jours des fabricants de solutions trompe-test. Zeweed s’est penchée sur 5 de ces produits anti-chômage.

Qu’il s’agisse d’un usage soutenu et régulier ou du petit joint du samedi, la consommation de cannabis laisse des traces. De toutes les drogues illégales, c’est d’ailleurs celle qui reste le plus longtemps détectable après la prise. Jusqu’à 90 jours pour les gros consommateurs et minima  5 jours pour quelques taffes prises en soirée. Ce qui n’est pas sans déconvenues lorsque qu’un mail de la DRH vous invite cordialement à venir passer un THC-test avant la fin de la semaine.
Pour faire face à ce genre de situation, et pourvu que vous ne soyez ni pilote de ligne ni détenteur de la valise nucléaire, des solution existent. Sélection.

Pour les tests salivaires 

Le chewing Oral Clear (Clear Choice)
Proposé par Clear Choice la marque américaine leader du marché de la gruge cannabique, Oral Clear effacera toute trace de THC de votre salive pendant 30 minutes.
(un seul goût disponible : vaguement mentholé)

Verdict : Un produit très efficace pour les tests surprises, mais au prix d’une journée de travail.
120 CAD$. Disponible ici

Pour les tests capillaires 

Le Toxin Rid Sham
En cas de test capillaire, méthode peu pratiquée dans le cadre d’une vie de bureau classique, le shampoing Toxin Rid se pose comme la seule alternative au passage à la tondeuse. Il faudra tout de même une quinzaine d’utilisations pour que la toison retrouve une apparente sobriété, avec un minimum de trois jours d’emploi pour arriver à enlever toutes traces tangibles de THC .

Verdict : A un tel prix, mieux vaut être certain que c’est bien un test capillaire et non urinaire qui sera imposé… 309 CAD$Disponible sur le site 

 

Pour les tests urinaires 

Clean Urine (Test Clear)
La marque Test Clear, à qui l’on doit le très efficace chewing gum Oral Clear commercialise un produit des plus fiables techniquement : de l’urine déshydratée 100% sobre. La poudre jaune est fournie avec une fiole et un réactif qui chauffe au contact de l’air pendant 45 minutes. Le kit est fourni avec une bandelette thermoréactive qui permet de vérifier que la température est adéquate.

Verdict : la meilleure et plus utilisée des alternatives à l’abstinence complète. 65 CAD$ Disponible ici

Pour les test urinaires surveillés de très près 

-Screeny Weeny (Clean U)
Pour les employés un peu paranos comme pour les DRH trop zélés, Clean U propose une étonnante et imparable panoplie puisque la marque US vend un système génital complet, avec fausse urine et faux pénis. L’engin est fourni avec deux sachets d’urine synthétique, il s’agira ensuite de ranger tout l’attirail dans son slip, puis, le moment venu, de presser sur le faux zizi pour faire sortir le faux pipi.
La marque a le sens de détail puisque deux coloris sont disponibles : noir ou blanc, avec deux options : circoncis ou non. En revanche, une seule taille disponible.
Un système que la marque a décliné pour le beau sexe via des sous-vêtements “secrets” avec une poche pour l’urine propre (qui est évidemment au seul endroit qu’il est interdit de palper)

Verdict : Très justement appelé « anti paranoïa pack », ce summum de la triche vous mettra à l’abri de toute sanction, mais pas du ridicule. Disponible pour homme (218 CAD$) et pour femme (72 CAD$)

Norbert Deveaux

Les bons plans Zeweed

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Chaque semaine, ZEWEED vous donne trois bonnes adresses pour se nourrir l’esprit, le corps et danser jusqu’à l’aube..
Au menu aujourd’hui, des chamans, des électro-chats et une des meilleures adresses vegan de Paris.

Le bon plan expo

Visions Chamaniques 

Le Musée du quai Branly propose une stupéfiante expo sur l’art chamanique des peuples autochtones d’Amazonie. Une pratique en lien avec la spiritualité et découlant de prises d’ayahuasca qui donne des œuvres aussi étonnantes que fascinantes. Courez découvrir sensorielle Visions chamaniques, qui se tiendra du 14 novembre 2023 au 26 mai 2024.

LIEU
Musée du quai Branly /Jacques Chirac
Quai Branly
75007 Paris 7

ACCÈS
Métro ligne 9 station “Iéna”
RER C station “Pont de l’Alma”

TARIFS
Tarif réduit : 9€
Plein tarif : 12€

SITE OFFICIEL
www.quaibranly.fr

Le bon plan teuf

Pisica : la belle griffe des nuits électro revient aux sources

Vendredi 26, line-up hard techno 100% girls aux platines et un stage psytrance, pour ce collectif qui vient de fêter ses 5 ans d’existence, avec une belle particularité : celle de reverser une partie des fonds récoltés pour venir en aide aux chats abandonnés.

Warehouse annoncée le jour même
Paris
23h-8h00

https://shotgun.live/fr/events/pisica-duality-2-0

 

Le bon plan resto 

Le bon spot pour fêter Veganuary

A l’occasion du Veganuary, ZEWEED vous recommande la très cosy Soya Cantine Bio, parfait pour se restaurer après une expo ou avant une teuf. Cette cantine du 11ème arrondissement à la cuisine du monde généreuse et délicieuse a suffisamment d’options différentes pour plaire au plus grand nombre, une manière se faire du bien tout en régalant ses papilles. Tout est bio, fait maison et vegan (évidemment).
Notre coup de coeur? Les nuggets de tempeh à la véganaise maison, un délice.

Adresse :

11 rue de la Pierre Levée, Paris 11e

Métro :

République

Horaires d’ouverture :

Lun-Mer : 19h00 – 23h00
Jeu-Sam :12h00 – 15h00 / 19h00 – 23h00
Dim : 11h30 – 16h00

https://www.soya-cantine-bio.fr/

Le CBD, un traitement de l’épilepsie efficace mais trop peu prescrit

Encore peu utilisées en France, les huiles à base de CBD ont pourtant fait leurs preuves pour traiter certaines formes d’épilepsie réfractaires, chez l’enfant comme chez l’adulte. En attendant de nouvelles études qui pourraient élargir ses indications, la molécule issue du chanvre change déjà le quotidien de nombreux patients en souffrance.

Trois études ont déjà démontré l’efficacité du CBD dans le traitement de l’épilepsie. La molécule, dont le commerce a été légalisé en 2019, pourrait diminuer la fréquence des crises de moitié chez 40 à 50% des patients épileptiques réfractaires aux autres traitements.
Emblématique est le médicament antiépileptique Epidyolex commercialisé par Jazz Pharmaceuticals. Cette une huile de fabrication contrôlée dont la teneur en CBD s’élève à 10% a obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) le 19 Septembre 2019 et n’est remboursé par l’assurance maladie que depuis le 20 décembre 2022.

1066€ :  le prix de l’Epidyolex, seul médicament au CBD vendu en pharmacie sur ordonnance.

Disponible sous forme de flacon de 100 ml d’une huile fortement dosée en CBD, l’Epidiolex est aujourd’hui le seul médicament à base de chanvre remboursé en France. Soumis à une prescription initiale hospitalière puis sur ordonnance, son prix s’élève à 1 066 €, et est remboursé à hauteur de 65% par l’Assurance Maladie.
L’Epidyolex n’est à ce jour prescrit que dans trois indications épileptiques rares lorsque les autres molécules antiépileptiques ne fonctionnent pas. « Il s’agit du traitement des crises d’épilepsies associées à la sclérose tubéreuse de Bourneville, ou encore au syndrome de Lennox-Gastaut ou au syndrome de Dravet. Cela ne concerne qu’un nombre restreint de patients épileptiques qui ont beaucoup de crises et sont peu répondeurs aux autres traitements. », résume le Dr. Bastien Herlin, neurologue à l’hôpital Pitié-Salpêtrière à Paris. L’explication est simple : le laboratoire qui a développé l’Epidyolex n’a fait des études que sur ces maladies-là suite à quelques rapports de familles de patients aux États-Unis.

Le THC, booster des effets thérapeutiques CBD

« Des parents dont les enfants étaient atteints de ce type de syndromes ont rapporté qu’il y avait une nette amélioration de l’état de leur enfant grâce au cannabis thérapeutique. C’est la raison pour laquelle le laboratoire a fait des études sur ces populations-là. » Un espoir cependant : d’autres études sont actuellement en cours sur d’autres indications. « Si les nouvelles études donnaient la preuve de l’efficacité du cannabis thérapeutique dans des syndromes épileptiques plus courant, nous rentrerions alors dans une phase de discussions plus d’ordre économique avec la sécurité sociale car de nombreux autres patients pourraient alors potentiellement en bénéficier ».
« Ces traitements agissent sur le système nerveux cérébral et du coup nous n’avons aucune façon de prédire comment va réagir chaque personne à ces différentes molécules, tant au niveau de l’efficacité que de la tolérance. Il est parfois vraiment difficile de trouver un traitement adéquat, en particulier pour des patients qui ont des formes d’épilepsies sévères. Donc plus on a d’options, mieux c’est ! »

Efficacité et effets secondaires

L’efficacité de l’Epidyolex est comparable à celle des autres traitements antiépileptiques prescrits en première intention.  Trois essais cliniques menés sur le syndrome de Lennox Gastaut et celui de Dravet mettent en évidence une diminution de la fréquence et de l’intensité des crises d’épilepsies mensuelle de 43,9%.
« C’est une option supplémentaire pour les patients qui ne supportent pas bien les autres molécules antiépileptiques, ou chez lesquels les autres traitements n’ont pas prouvé leur efficacité. Globalement, chez les patients adultes à qui je l’ai prescrit, les résultats sont variables : pour environ un tiers, on constate une diminution assez importante de leurs crises ; pour un tiers, l’efficacité n’est pas assez  élevée. Enfin, le dernier tiers arrête le traitement à cause de ses effets secondaires (troubles digestifs, fatigue et somnolence NDLR) », ajoute le Dr. Herlin.
Si l’Epidyolex et les traitements au CBD et au THC restent prometteurs, des décennies de prohibition ont considérablement retardées les études sur l’efficacité de ces molécules présentes dans le cannabis.  Reste à espérer que la main des gouvernants cessera de trembler quand il s’agira de rendre plus accessible le CBD et le cannabis thérapeutique aux 50 millions d’épileptiques recensés sur la planète.

C.I.

À la découverte du Red Lebanese.

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Ariel, fumeur sans frontière est notre envoyé spécial au Liban. Il y analyse et commente les différents aspects du taga-business d’un des plus grands pays producteurs de haschich.

Lorsqu’on se promène d’un coffee-shop d’Amsterdam à un autre et que l’on s’attarde sur la liste des variétés de haschich disponible, on remarque souvent, en haut de la liste, le mystérieux nom de “Red Lebanese”. La réputation intrigante de ce haschich va de pair avec le fait qu’il est souvent le plus coûteux de tous, pouvant aller jusqu’à 35€ le gramme.

A plus de 4000 kilomètres de la capitale néerlandaise, autour de la petite commune libanaise de Zahlé, s’étendent les plaines de la Békaa. C’est dans cette région qui est responsable de la majorité de la production de hash au Liban qu’est cultivé le fameux Red Lebanese. A la tête d’une des principales exploitations, le très médiatique Ali Shamas s’est auto-attribué le surnom du Pablo Escobar libanais. Très actif sur Twitter et toujours partant pour montrer sa collection effarante d’armes à feux, de ses pistolets en or à son lance-roquette, à des médias comme la BBC, Shamas nargue les autorités parce qu’il sait son organisation intouchable.

Le shit des chiites

La communauté chiite des cultivateurs de la Beeka, dont il est une des figures de pouvoir, est affranchie de l’ordre militaire de l’Etat libanais, et bénéficie de relations de proximité avec le Hezbollah. Le Red Lebanese est sa denrée la plus profitable, car si elle est prisée dans le monde entier, ce n’est quasiment qu’au sein des terres de Shamas qu’elle pousse.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Red Lebanese ne doit pas son nom à sa couleur souvent qualifiée de rouge brun. Ce qui est véritablement rouge, c’est la terre poussiéreuse dans laquelle cette variété pousse au Liban, et c’est d’elle d’où vient l’appellation “Red”. La particularité de la culture du Red Lebanese est que les plantes sont laissées à plat sur la terre rouge après avoir été arrachées, jusqu’à ce qu’elles aient presque complètement séché.

Cueillette à la soie fine

Pour expliquer le prix plus élevé du Red, il suffit de se tourner vers la manufacture qui le précède. Certains cultivateurs témoignent dans le documentaire Heart of Sky de la réalisatrice Jessy Moussalem, véritable bijou visuel en immersion dans les communautés du haschich, et expliquent que cette variété demande tout simplement plus de labeur que les autres. Que la cueillette est plus difficile et pénible, et que le processus de transformation des fleurs en résine est réalisé entièrement à la main, majoritairement par des femmes. A l’aide de tissus de soie fine, les fleurs séchées sont frottées afin qu’une poudre en tombe, en direction de sac en plastique dans lesquels on laisse le hash “maturer” jusqu’à l’arrivée de l’hiver.

Raide au Red : un voyage mental  sans turbulences.

Le résultat, c’est un haschich d’un marron plus foncé que la plupart des hash libanais, généralement très poudreux et clairs. Le Red Lebanese est mousseux, en raison d’un pressage minutieux et jamais excessif. Bien qu’il dégage une odeur facilement reconnaissable tant elle est poivrée, la fumée qu’on en aspire est douce, et a une épaisseur qu’on trouverait presque poudreuse. S’il produit, comme tout bon hash libanais, une high relaxante sans bad trip à la clef. Le Red, c’est un voyage confort en première classe et sans turbulances., le Red Lebanese se distingue rapidement par un effet plus puissant au niveau mental. Ainsi, dans les soirées beyrouthines, il va de soi qu’il vaut mieux se tourner vers d’autres variétés si l’on a bu un verre ou deux.

Ariel Higlesias

Pr. Nicolas Authier : “Le cannabis médical devait normalement être disponible à l’été 2024”

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Alors que le cannabis thérapeutique est légalisé dans la plupart des pays de l’Union européenne, la France accuse un retard certain et semble peu pressée de mettre le médicament vert sur le marché, puisque son remboursement ne figure toujours pas dans le plan de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS)*. En février dernier, ZEWEED avait rencontré le Pr. Nicolas Authier, président du comité scientifique de suivi de l’expérimentation du cannabis médical, qui était pourtant assez optimiste quand à la mise à disposition du cannabis à visée médicale dans l’Hexagone. Contacté lundi 25 septembre par Zeweed, il n’a pas caché son amertume de voir les  quelques 300 000 patients en échec thérapeutique sans accès à un traitement qu’ils sont pourtant 70% à plébisciter.

Entamée en mars 2021, l’expérimentation du cannabis médical devait s’achever en mars 2023. Elle est finalement prolongée d’une année supplémentaire. Cause officielle de ce report : un problème de coût pour la sécurité sociale. En coulisses, certains observateurs évoquent une réticence du gouvernement à voir du cannabis prescrit alors que d’autres voient en ce report une chance pour la filière cannabis thérapeutique française d’avoir le temps de se développer, et ne pas se faire couper l’herbe sous le pied par les grands groupes nord-américains lorgnant sur le marché bleu-blanc-rouge. Au-delà de ce retard, de nombreux points comme les conditions de délivrance, les modes d’administration ou les pathologies concernées restent à éclaircir.

ZEWEED : L’expérimentation du cannabis thérapeutique est prolongée d’un an, quelles en sont les raisons ?
Nicolas Authier : Aujourd’hui on sait prescrire, on sait dispenser. L’enjeu de la prolongation d’un an de cette expérimentation est économique. Le cannabis médical représentera un coût pour la sécurité sociale. Cela dépendra donc du coût de ces médicaments que l’on ne connaît pas encore… Ce sont des questions qui commencent à être évoquées par les autorités sanitaires à savoir le statut de ces médicaments, et en fonction de celui-ci, leur remboursement. Ces arbitrages ne seront pas terminés d’ici fin mars, mais devraient l’être d’ici le prochain projet de loi de financement de la sécurité sociale fin 2023.

Quel est le profil des patients inclus dans cette expérimentation ?
Comme c’est une expérimentation nationale, les patients ont été sélectionnés sur tout le territoire français, y compris outre-mer. Objectif ambitieux, car il a fallu mobiliser des dizaines de services hospitaliers pour instaurer ces prescriptions de médicaments à base de cannabis thérapeutiques. L’âge varie beaucoup en fonction de l’indication. Des enfants souffrant d’épilepsie ou dans certains cas de douleurs chroniques réfractaires ont été inclus par exemple. Cependant, la majorité des patients inclus ont entre 40 et 60 ans et ne sont pas des consommateurs de cannabis par ailleurs. C’est important de le préciser : l’idée de cette expérimentation est d’apporter une alternative pharmacologique thérapeutique supplémentaire à des patients pour lesquels la médecine est en échec. L’expérimentation n’a pas pour objet de légaliser la consommation de cannabis en France.

« À terme, ces médicaments seront dispensés dans toutes les pharmacies de France comme n’importe quel médicament »

Sous quelles formes et comment ces patients se procurent-ils leur traitement ?
Deux formes sont disponibles.  Des huiles à prendre par voie orale. Elles sont soit riches en THC, soit riches en CBD, ou encore composées moitié de CBD, moitié de THC. Et puis des fleurs, prescrites minoritairement pour quelques dizaines de patients. Elles sont soit THC dominantes à 20%, soit CBD dominantes à 12%, ou THC/CBD à 8 et 8%. Ces fleurs sont dispensées en pharmacie avec un vaporisateur portable. Au début de l’expérimentation, les dispensations de ces huiles et fleurs ont commencé dans les pharmacies hospitalières grâce aux petits stocks qui avaient été constitués. C’était pratique, car le patient se rendait directement à la pharmacie de l’hôpital après notre consultation. En quelques mois, les pharmaciens d’officine ont pris le relais, voire sont devenus les primo dispensateurs de ces produits-là. À terme, ces médicaments seront dispensés dans toutes les pharmacies de France comme n’importe quel médicament.

Qui sont les différents acteurs prescripteurs ?
À ce jour, un point n’a pas été réglé : le relais au médecin traitant. On a du mal à passer la main à nos collègues médecins généralistes. Il faut préciser que cette expérimentation a commencé en pleine crise sanitaire de la Covid… Les services hospitaliers étaient mobilisés sur autre chose. Les pharmaciens de ville et les médecins ont dû également hiérarchiser les priorités (tests, vaccination etc.). Pour l’instant, la limite de l’expérimentation porte sur le relais de l’hôpital avec le médecin traitant du fait même de cette expérimentation. Car à l’hôpital, nous pouvions inclure 50 à 60 patients pour le cannabis médical. Pour les médecins généralistes, cela ne concerne qu’un ou deux patients. Donc on lui demande de faire une formation, de renseigner un registre pour chacun d’eux à chaque consultation, ce qui est fastidieux.
Ce frein disparaîtra dès que l’on basculera de l’expérimentation à la légalisation et lorsque ces produits seront prescrits comme n’importe quel autre médicament. On imagine mal un médecin généraliste refuser de prescrire un médicament s’il s’avère efficace chez son patient !
Le schéma retenu concernant la prescription du cannabis médical est primo prescription hospitalière, puis relais auprès du médecin généraliste, et la dispensation se fera d’emblée auprès de l’officine habituelle du patient.

Quelles sont les pathologies concernées ?
Dans tous les cas, nous sommes face à des situations réfractaires, c’est-à-dire qu’on a essayé les traitements de référence, et ils ne fonctionnent pas. Le cannabis médical n’est pas à ce jour un médicament de première intention compte tenu des preuves dont on dispose. Il existe cinq situations cliniques. Les douleurs neuropathiques chroniques qui représentent la majorité des patients inclus. Ensuite, la sclérose en plaque, plus précisément la spasticité douloureuse. Troisième indication : l’épilepsie pharmacorésistante chez l’enfant et chez l’adulte. Quatrième : les patients en soins palliatifs. Dans ce cas, on s’attache à améliorer la qualité de vie du patient en soulageant une partie des symptômes comme la douleur, l’appétit, le sommeil, l’anxiété, l’énergie, la fatigue etc. Et dernière indication : les symptômes rebelles en oncologie qui sont la conséquence du cancer ou de son traitement.

À ce jour, les médicaments à base de cannabis thérapeutique ont-ils prouvé leur efficacité sur les patients souffrant de ces pathologies ?
Au final, deux tiers des patients inclus dans l’expérimentation ont rapporté une satisfaction et une amélioration de leur qualité de vie après avoir bénéficié du cannabis médical. Ces résultats sont rassurants aussi bien au niveau des bénéfices que du côté des effets indésirables constatés. Dans le domaine de la douleur où très peu d’innovations thérapeutiques existent, le cannabis médical est une nouvelle stratégie thérapeutique pour certains patients qui avaient une qualité de vie très altérée.

« Environ 100 à 150 000 personnes pourraient être potentiellement traitées par le cannabis médical »

S’il devait être légalisé, avez-vous une idée du nombre de patients qui serait concerné ?
Dans les cinq années à venir, environ 100 à 150 000 personnes pourraient être potentiellement traitées par le cannabis médical dans les indications actuelles.

Quel horizon peut-on envisager pour une légalisation du cannabis thérapeutique? Quelles seraient les conditions de délivrance (médecin de ville, hôpitaux, pharmaciens) ?
Si, comme annoncé par le ministère de la santé, les travaux d’arbitrage aboutissent avant l’été 2023… On peut envisager une légalisation, donc un entrée effective dans le droit commun de ces traitements, l’été 2024.

Pensez-vous que les intérêts de la filière agro-industrielle française ont freiné la légalisation du cannabis médical en France ?
À l’étranger, cette filière est prête puisque certains pays comme l’Allemagne ont légalisé le cannabis médical depuis vingt ans ! En France elle n’est pas prête, puisque ce n’est pas légal. Les arrêtés du décret publié en février 2022 ne sont pas encore publiés. Même si cette filière française se crée, et on ne peut que le souhaiter, elle n’aura pas le monopole dans la mise à disposition des produits en pharmacie.
Nous avons publié une tribune au mois d’octobre pour mobiliser le ministère de la santé à une époque où il était prévu de prolonger  l’expérimentation de trois ans avec, comme intérêt, la mise en place de la filière française… Nous avons milité fortement pour que ces trois ans soient ramenés à un an ! Donc oui, il y a eu un lobbying de cette filière. Mais il y a également eu un lobbying des professionnels de la santé et des associations de patients pour dire que ce qui prime est le soulagement de la souffrance, pas les intérêts économiques.

Propos recueillis par Carole Ivaldi en février 2023
* Pour que le remboursement du cannabis thérapeutique soit inscrit au PLFSS 2024, les patients en souffrance ont besoin de vous afin que le médicament vert ait une chance d’être pris en charge par la sécurité sociale et donc prescrit. 
Agissez pour que le cannabis à visée médicale soit enfin accessible en France en cliquant sur ce lien.

 

KENTARO : rencontre avec la relève du cinéma nippon.

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KENTARO est un réalisateur ambitieux, dont le premier long métrage, Under the Turquoise Sky, est une réussite savoureuse, savant mélange entre fable occidentale et épopée moyenâgeuse. ZEWEED l’a rencontré.

ZEWEED : C’est un premier film incroyablement maîtrisé. Quel message et valeurs prévalent dans votre oeuvre?
KENTARO : Aujourd’hui, les valeurs de l’ existence sont souvent déterminées par ce que tu as, ton entourage, ta popularité, la qualité des choses matérielles que tu possèdes et ce quelles représentent, les symboles qu’elles véhiculent dans notre société. La pensée dominante, c’est un peu ça. Mais quand tu commences à voir les choses en termes de contribution, les lignes bougent. Que ce soit une contribution culturelle, médicale, financière ou éducative. Dans mon film, j’ai exploré l’idée de retour à des valeurs fondamentales. Sans réelle volonté politique, il y a un message clairement anti-matérialiste, contre la consommation à l’extrême que l’on observe dans les grandes villes. Quand je suis parti en Mongolie, j’ai vu des hommes d’affaires en excursion dans la campagne s’effondrer devant la beauté de ces paysages. Moi qui suis citadin, j’étais en constant choc culturel devant ces vastes steppes et ces coutumes shamans qui n’existent pas dans d’autres pays d’Asie de l’est.

ZW : Under the turquoise sky reste un film d’auteur…
K : Évidemment, ça reste un film avec quelques références cinéphiles. Mais je pense que la particularité de ce film, c’est qu’il s’agit d’un film d’auteur avec des acteurs très connus dans leur pays. C’est une sorte de road movie poétique. Dans mon film, je rends aussi un petit hommage au cinéaste Antonioni, qui avait un œil d’architecte citadin dans ses films. C’est loin d’être un film commercial, mais il me semblait important de prendre le risque de faire un format auteur.

ZW : Comment définiriez vous le cinéma ?
K : Le cinéma, selon moi, ce sont des scènes qui restent parfois longtemps après avoir vu un film. Ce n’est pas tant l’histoire, que des scènes marquantes : le regard d’une actrice, un moment de poésie, des acteurs qui deviennent des coups de pinceaux sur un tableaux. Toutes ces questions trottaient dans ma tête depuis longtemps, et je crois que j’ai inconsciemment cherché à y répondre pendant l’écriture et le montage.

ZW : Qu’est ce qui a inspiré l’écriture de votre film?
K : Under the turquoise sky est un film qui joue avec les codes du récit initiatique tout en explorant la recherche de filiation.
Après trois ans de pandémie, on est dans une époque qui fait, pour moi, écho à la Grande dépression à la fin des années 1920, qui a donné naissance à la popularité de Charlie Chaplin, Harold Lloyd, ou de Buster Keaton. Aujourd’hui, le cinéma traite plutôt les problèmes sociaux et l’identité sexuelle. Mais je crois qu’on arrive dans une époque où on a plus envie de regarder ce genre de thème en face car on les voit en vrai tous les jours. J’avais aussi pensé à la comédie musicale, parce qu’en ce moment on est comme dans une période d’après-guerre.

ZW : Dans quel mesure le film s’est t-il librement improvisé ?
K : Le scénario était déjà écrit avant le tournage. En revanche, je ne voulais pas que les dialogues, par des personnes qui ne parlaient pas la même langue, soient mémorisés par cœur à l’avance. Car souvent c’est tellement plus vrai de créer les dialogues sur place.

ZW : Vous vous êtes depuis toujours destiné au métier de cinéaste?
K : J’ai fait des études d’art, je voulais être peintre, photographe. Et puis, quand j’étais jeune, j’ai eu l’opportunité de faire des castings. Je me suis vite rendu compte que la comédie était un exercice difficile. Je suis entré par la porte d’acteur, entre Paris et New-York. Quand j’ai commencé à travailler, j’ai pleinement pris conscience de la difficulté de devenir bon acteur. C’est un métier très difficile. Puis c’est aussi un métier très noble. Quand j’étais plus jeune, j’étais sûr de vouloir suivre un chemin créatif, sans savoir que cela pourrait se transformer en une véritable carrière. Pour moi, les opportunités que nous avons tous dans la vie relèvent davantage du destin.

ZW : Un message à transmettre aux aspirants cinéastes ?
K : Pour ce film, c’était surtout une question d’un très bon timing. On a trouvé un premier financement par le private equity. A cela s’ajoute la popularité d’acteurs nationaux confirmés, jouissant d’un grand niveau de notoriété. Le projet était complètement art house, ce qui n’existait pas avant en Mongolie, donc pas facile d’élever des fonds. Je n’ai pas de formation d’école de cinéma, mais j’ai fait des clips, des courts métrages, des petits documentaires, et à travers ces projets j’ai pu expérimenter plusieurs techniques car j’avais souvent carte blanche. Je pense, malgré tout, que le processus de la création doit être universel, et je ne pense pas qu’il soit forcément nécessaire de faire une école de cinéma pour devenir réalisateur. On peut commencer par apprendre pas mal de choses en visionnant de bons films des grands maîtres. Quand j’ai fait ce film, j’avais déjà une idée de ce qui allait être drôle, de ce qui allait être touchant, de ce qui allait être beau. Universellement.

ZW : Parlons des acteurs. Ils sont particulièrement incroyables et contribuent à la magie du film.
K : Je trouve que le bon choix des comédiens est quelque chose de très important. J’ai énormément de chance d’avoir trouvé de très grands acteurs en Mongolie. Amra, la plus grande star de Mongolie, a même commencé une carrière à Hollywood. Selon moi, un bon jeu d’acteur touche les gens au niveau viscéral.
Ça me fait aussi penser à la mise en scène des animaux dans le film. C’est difficile de les diriger, car cela revient à apprivoiser l’instinct pur. Par exemple, un cheval à moitié sauvage comme ceux en Mongolie, n’est pas un véhicule. On ne peut pas le monter comme ça. Il faut établir une connexion avec l’animal avant de le monter. Et on ne peut pas bien filmer un animal sans prendre en compte ces facteurs-là. Amra, par exemple, était un bon mélange entre l’intellectuel et l’animal. Pour Yuya, la répartition de ces mélanges était différente. Le but était d’essayer de capter l’animal dans l’humain.

Photos et propos recueillis par F.Doyen

Bill Murray: the stoner from the month of March

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Each month, our reporter Alexis presents to you an iconic figure relating to cannabis. For March, Bill Murray, a legend from the American cinema.

The quintessence of the quirky persona, always in the spotlight, Bill Murray has developed, in forty years of career, a genuine profile of the nervous yet peaceful person.He has elevated the notion of “coolness” to the level of art.
Portrait of an actor who, after his arrest for weed trafficking and after the false announcement about his death, remained faithful to his motto: “It just doesn’t matter”.

Ganja Buster
It’s at the Chicago O’Hare airport that the mischievous Bill Murray will encounter his first audience, carrying two big metal suitcases loaded with 5 kilos of weed.The young man is yet to go to Denver to start his medical studies.
Times being hard and weed being trendy, Bill thinks it is a good idea to combine entertainment and the resale of weed on his university campus. Hence, he presents himself at the boarding gate on the 21st of September 1970 with 10 pounds of Mexican sinsemilla. Precisely the day of his 20th birthday: could it have been any different? Is it due to his nervousness, the reminiscence of the consumption the night before or a detached sense of irony?

Whatever it was, in the waiting line, when a passenger – looking for a person to talk to – asks him what he can possibly be carrying in these heavy suitcases, Murray told him: “two bombs”. This buffoonery, definitely very Bill Murray, will not make the passenger laugh. On the contrary, he will inform the airport authorities. The buffoon, seeing that his joke has been misunderstood, decides to leave the waiting line as soon as possible to rush to the nearest storage holder where he will frantically try, without success, to store his two suitcases in a storage unit unfortunately too small for them. He is arrested, his suitcases are opened, and the aspiring intern finds himself behind locked up. “But I still had the time to swallow one if his clients’ checks” (the benefit of munchies?)This guy owes me his career and reputation”, will he say at a later stage, amusingly. As he had no judiciary history, he will miraculously only get 5 years of probation. His medical studies? He can forget about those.
Bill Murray decides to turn to a longtime friend who offers a flat share in New York: John Bellucci

From Hunter S Thompson to Wes Anderson
His encounter with the talented and stunning John Bellucci will facilitate, luckily enough, his entry on the small screen, His first appearance as a comedian will be on the “Saturday Night Live” (NBC), a renowned show across the Atlantic.
The success is instant. The audience cannot get enough of this clown’s appearances, disillusioned and dreamy, always on the verge of a loss of control. His career is launched.

His first success at the cinema is Caddyshack, in 1980, in which he plays the role of an employee at a golf club, very much initiated to the subtlety of the magic herb. Besides, he delivers an outstanding connoisseur analysis: “It is a hybrid between the Kentucky bluegrass and the sinsemilla from Northern California. What is surprising is that you can play 36 holes of golf while smoking all afternoon. Then, going back home on the evening, you can get a lot higher, kind of like adapting it.” Thanks for the advice, Bill.

Faithful to his convictions just like he is to his mentors, and actually not very specialised in character roles Murray will play the role of Hunter S. Thompson in 1981 (long before Johnny Depp), and as crazy as it can get, in “Where the Buffalo Roam”. In the fantastic “Broken Flowers” by Jim Jarmush in 2005, in a scene where he shares a big joint with his neighbour, we hear him say between two tokes: “This… this yeah, is just really good Satvia.”. This honest terseness, his trademark.

In Wes Anderson’s “The Life Aquatic” in 2005, he plays the role of officer Cousteau’s ersatz, without hiding his excessive love for weed. (Love which has been immortalised in the famous scene where he shares a joint with Owen Wilson, his son, with David Bowie’s “Life on Mars” playing in the background.).  So many different roles where he played a nice, easy-going ganja smoker, which will eventually give him the coveted award of … Stoner of the year 2005” during the Stony Awards, organised by the highly respected High Times Magazine. (The former awardee was Snoop Dogg, the next one will be Seth Rogen… Setting the bar high).

After that, there was Zombieland in 2009 where he will play his own role, with a slight bit of fiction (he finds himself recluse in his house in Beverly Hills, following a zombie attack).  During a quarter of an hour, he shares a bong-chicha with skunk with Woody Harrelson and Emma Stone. They then try to act a scene in Ghostbusters.

“Lessons learned from a famous man”.
The pitch; since a few years, many urban myths have been going on around Bill Murray. The actor-performer would have, for example, turned up at a party of about fifty students in Austin although he absolutely did not know them. He would have been there, first of all, to party, and then to lpay with a local band before playing the “roadie” by carrying amplifiers and drum-kits. After that, later in the night, he would have convinced the police which came because of night din, to let them be. It was successful. The three policemen on duty would have even danced for a bit… Murray’s twin effect.

In the same city, he would have been spotted in a pub where he had never been, and he would have been a bartender there in order to help the actual bartender. The (real) bartender would have told him that he needed to take care of his dog that was ill and therefore had to close the bar for a moment. Bill would have happily taken over behind the bar.

We would have also seen him enter a cabin that was already booked for a karaoke in Charlottesville (yes, a little bit like Lost in Translation) for the greater enjoyment of the four singers that were there.

In the State of New York, we would have also seen him turn up in the house of a couple that he hardly knew, yet he knew it was their wedding anniversary. He would have turned up in order to help them prepare the dinner, share it with them, and then do the dishes.

Of course, all of this is true.

Conclusion of a life around cannabis.
With regards to cannabis (and of its legalisation, for which he actively advocates),the actor says that he “still finds it ironic how the most dangerous aspect of weed is to be arrested in one’s possession of it”.

More honestly and politically, he claimed that “marijuana is the cause of a large number of imprisonment, for the crime of auto-medication. And it costs millions and billions of dollars to imprison people for this crime against themselves. People realise that the war against this particular drug is a failure (…), it is only creating an army of people (from the prison administration, NDLR) and of detainees”.

More precisely, “The fact that certain States enact laws in the favour of weed proves that the alleged danger of cannabis has been over-assessed. Psychologists recommend smoking instead of drinking if one needs to relax.”“I personally stay on the safe side. I do both. I don’t joke about these things: it’s a matter of rigour”.  Amen.

Alexis

 

How do the Lebanese smoke ?

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Ariel, avid smoker, is our special envoy in Lebanon. There, he delves into the different facades of cannabis from one of the major producers of hash in the world.

Upon my arrival in the country of Cedars, people have indiscriminately repeated to me: “If you have understood Lebanon, it is because it was badly explained to you.” Between the Maronites, the Orthodox, the Druze, the Shiite the Sunnis, and many more, I cannot claim that I have deciphered the Lebanese societal landscape, despite having spent several months here. Numerous cultural practices coexist, even though they are sometimes divergent. From the use of the language to the approach to sexuality, as well as the culinary traditions, there are very few Lebanese practices that are shared throughout all these layers of society. However, there is one practice which I have systematically found in every religious community and social class: the consumption of hash.

Although it is strictly illegal, hash is produced profusely in Lebanon, to the point where the country supplies its eastern neighbours and is one of the top 3 global producers. Accustomed to the European prices, having hash for $2 a gram was rather pleasing to me. In a highly unequal country, hash is accessible to everyone, and, in fact, everyone smokes hash. It did not take long for me to join the movement.

In the middle of an interview for a local newspaper, my interviewee interrupted me: “Would you like to smoke a joint?

This was my first interaction with Lebanese hash. Disconcerted, I accepted. Once the interview over, I called my friends in France and, overexcited, I describe the scene. And then, I understood that, here, there was nothing unusual about it: I conducted more interviews sharing a joint than without. After a while, I took advantage of the situation by asking where I could be provided with hash. Yet, suddenly, nobody could help me out on that question. The people were more enthusiastic about giving me a whole block of hash rather than reveal their contacts. I had to wait several months, with a lot of secrecy and patience, to finally be guided to someone who knows someone, who knows someone, and so on. And even to this day, I have never seen a dealer with my own eyes.

Despite the omnipresent nature of the situation, smoking hash in Lebanon constitutes a dangerous practice. Local authorities even proclaim their ability to imprison someone for three months for a single joint. Denunciation is also very common, as it is rewarded by the police. Naïve, I would talk about smoking and wanting to smoke without barriers, in whichever context. However, my friends would urge me to be quiet. Likewise, I once lit a joint in one of the few parks of Beirut, which caused great panic around me. Since then, I have learnt. Only the privacy and secrecy found in people’s apartments is suitable for – what is after all – a relaxing moment. Once at home or at a private party, hash is abundant, as if compensating for hard regulation in other contexts. Here, the quality of hash is such that one can easily crumble into powder, often over a small ceramic dish filled with rolling tobacco. To blend into local traditions, I bought such a dish, but I continue to roll my joints with the broken off end of an industrial cigarette as a filter. I try and convince locals of this technique, yet they remain abstinent to use a roach.

All in all, I am completely adapted: I have gone from smoking only weed to smoking only hash. In Lebanon, weed is even more expensive than in France. Approximately $15 per gram, meaning that even those that have it will not share with others, even at a social event. Compared to hash, weed is a sign of social standing in Lebanon, and, hence, its presence is rare

Between the risk of imprisonment and the widespread smoking of joints, the way one smokes in Lebanon seems to be a quasi-schizophrenic practice. Hash in Lebanon is a bit like “He-Who-Must-Not-Be-Named”; it can be found everywhere, but best avoid mentioning it too often.

Ariel Iglesias

Anthony Amar fait un tabac dans le CBD

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Le succès d’Anthony Amar est un cas d’école. Dans un univers où la concurrence est corsée, cet originaire de l’île de beauté a réussi à imposer en un temps record sa marque aux quatre coins de l’hexagone, via les  corners des boutiques au losange. En s’appuyant sur un réseau constitué de 1200 buralistes, il a rapidement séduit les consommateurs français et fait décoller les ventes de son site marchand haschill.com. Zeweed l’a rencontré pour une interview à son image : concise, précise et sans baratin.

Racontez-nous l’histoire d’Haschill
Haschill est né en 2021. Nous avons en premier lieu monté une boutique et un site internet en suivant l’engouement pour la libéralisation et la législation CBD. On s’est ensuite concentré sur la distribution, en remarquant qu’il existait un manque qualitatif dans les tabacs. Proposer un CBD digne de ce nom aux buralistes s’est imposé comme un choix évident. Aujourd’hui, on fournit 1200 tabacs et nos commerciaux couvrent une dizaine de régions. En ce qui concerne l’offre, nous proposons une trentaine de références en différents conditionnements, allant de 1 à 12 grammes.

Où en est la législation française ?
En France, ça reste encore compliqué. On est légal niveau européen, donc Haschill n’est pas en situation d’illégalité. Les différents arrêtés mis en place sans consultation de l’Assemblée ont été suspendus par le conseil d’état. On utilise la législation européenne du commerce entre pays membres.  Aujourd’hui, 10 000 tabacs commercialisent le CBD en France, les pharmacies en vendent, grandes surfaces en vendent. Pourtant, le gouvernement reste très sévère à l’égard de la commercialisation du CBD : les tabacs font l’objet d’un contrôle tous les mois.

Vous avez déjà eu des contrôles ?
On a déjà eu des contrôles. Pas nous, mais les tabacs auxquels on vend sont contrôlés. La réponse des institutions, c’est nous interdire le label bio. En réalité, on est complètement en règle par rapport aux tabacs avec qui on commerce principalement. Je ne suis pas inquiet : c’est un nouveau marché à fort potentiel et une opportunité économique formidable pour la France. Ce secteur, de plus en plus vaste, de plus en plus varié, va finir par être officiellement réglementé.

Il y a un avantage à ce que le CBD soit vendu dans les tabacs?
Oui, et particulièrement pour le consommateur. Il y a déjà l’avantage du réseau : il y a clairement plus de bureaux de tabac que de CBD shops, et c’est tout de même plus rapide qu’une commande en ligne!  Et surtout, il a beaucoup plus de contrôles sur la qualité du produit que les sites de vente en ligne, et ça, c’est aussi à l’avantage des consommateurs.
Chez Haschill, nous commercialisons des fleurs de chanvre CBD issues de deux modes de culture : indoor (le haut de gamme du chanvre bien-être, cultivé en intérieur sous lampes dans un environnement aux paramètres totalement maîtrisés NDLR) et en greenhouse (cultivé sous serre NDLR).
On commercialise majoritairement de l’indoor et on propose une petite gamme greenhouse. Pour moi, il doit y avoir, comme dans n’importe quel marché, une offre haut de gamme et une autre bas de gamme. Il faut aussi qu’il y ait des contrôles, que le marché se forme en toute transparence. Il s’agit aussi d’éduquer et informer chaque client. Le but est de parvenir à instruire les consommateurs sur l’origine du produit avec, encore une fois, la plus grande transparence possible.

Vous vous approvisionnez où ?
En Italie, en Espagne, au Portugal. On a une trentaine de fermes partenaires, ce qui permet un lien direct avec l’agriculteur. On ne passe pas par des grossistes, on s’approvisionne directement, ce qui nous permet de maîtriser l’intégralité de la chaine.
On a producteur français, en résine. Si on pouvait, on préfèrerait proposer une production entièrement française, mais elle est encore toute jeune.

www.haschill.com

Propos recueillis par Aurianne Martineau
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