L’espace, future centrale électrique de la planète?

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Face à l’épuisement des ressources fossiles, trouver des sources d’énergies alternatives est devenu un enjeu majeur. Un défi que les britanniques proposent de relever en relançant la course à la production d’électricité spatiale. Projet sur la comète?

Dans quelques jours, le Royaume-Uni fera l’événement. L’agence spatiale britannique dévoilera un programme de production d’énergie solaire depuis l’espace. Bon, l’idée n’est pas totalement nouvelle. Le concept a été imaginé par Isaac Asimov en … 1941. L’écrivain de science-fiction a ouvert la voie. Américains, Européens, Soviétiques, Chinois, Japonais ont phosphoré des décennies durant sur la question. Avec une solide motivation.

Flux de micro-ondes

En une heure, la terre reçoit 300 fois plus d’énergie en provenance de l’astre diurne que les humains n’en consomment en … une année. Exploiter cette ressource illimitée, comme le font à toute petite échelle les satellites, présente effectivement d’indéniables atouts tant les rendements énergétiques sont excellents dans l’espace. On ne consomme pas d’espace naturel terrestre non plus. Et les voisins sont silencieux.

Les nombreux chercheurs ayant bossé le sujet ont répertorié quelques inconvénients. Compte tenu des distances entre la future station électrique spatiale et le plancher des vaches (plusieurs milliers de km), il semble pertinent de transporter l’électricité produite par un vaste faisceau de micro-ondes. Mais ça, c’est la théorie.

Une station de 80 000 tonnes

Car dans la réalité, on ne sait véhiculer qu’un faible flux d’électrons et sur quelques centaines de mètres seulement. Il va falloir progresser. Autre écueil : le coût de construction de l’installation. Déployer une centrale solaire au-delà des ceintures de Van Hallen n’a de sens (économique) que si elle rivalise avec une centrale terrestre.

Les ingénieurs du ministère US de l’énergie ont fait les comptes : pour alimenter une mégapole comparable à la région parisienne, il faut expédier un engin doté de 3 km de panneaux solaires et d’une imposante antenne. Ce super satellite afficherait une masse de 80 000 tonnes sur la balance. Soit l’équivalent de 200 stations spatiales internationales (ISS).

Selon Arianespace, il faut compter une centaine de millions d’euros pour mettre en orbite une charge utile de 6 tonnes. Prévoir donc un peu plus de 13 000 voyages pour assembler une centrale complète. Le montant de l’addition s’annonce salé.

Une autre option est possible. Plutôt que d’assembler un meccano de la taille de l’Enterprise, pourquoi ne pas mettre en l’air une flottille de petits satellites solaires ? Pesant chacun une dizaine de tonnes, ils pourraient alimenter la terre par un rayon laser. Avantage : on peut convertir le rayon lumineux concentré en électricité grâce à une « cible » de quelques m2 sur terre. La conversion des micro-ondes nécessite, elle, une plateforme de plusieurs km2.

On peut aussi choisir d’économiser l’électricité. C’est moins cher, mais tellement moins spectaculaire.

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Ancien militaire, passé à l’activisme écologique, Volodia arrose désormais les ennemis du climat à coup d’articles. Créateur de L’Usine à GES, première lettre francophone sur la politique et l’économie du réchauffement, Volodia partage son temps libre entre les dégustation de vins et de cigares. Deux productions qui ne renforcent pas l’effet de serre.

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