Biden, Ecologie,

Le sommet de Joe Biden ne sauvera pas la planète.

//

Durant  deux journées de sommet virtuel, quelques gouvernements seulement auront renforcé leur ambition climatique. Les USA en font parti, mais ça change rien.

Il se passe toujours quelque jour pendant le Jour de la Terre. Manifestations, happening, campagnes de pub : l’imagination de ceux qui commémorent la planète sur laquelle on marche est sans limite. Le nouveau président des états-Unis n’a pas failli à cette tradition plus que cinquantenaire. Le 22 avril, Joe Biden avait invité une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Thème central de cet inédit sommet des leaders pour le climat : l’accélération de la décarbonation. Disons que le bilan est mitigé.

Biden place la barre très haut

Le locataire de la Maison blanche avait placé la barre assez haut. Dès le début du raout, le gouvernement fédéral annonçait qu’il entend désormais réduire de 50 à 52 % les émissions US de gaz à effet de serre (Ges) entre 2005 et 2030. Jusqu’à présent, l’Hyperpuissance prévoyait d’abattre ses rejets carbonés de 26 à 28 %, pour la même période.
Taquin, le premier ministre britannique avait grillé la politesse à son hôte. La veille, Boris Johnson laissait son administration dire que le Royaume-Uni allait diminuer de 78 % ses émissions carbonées entre 1990 et 2035. Mieux que l’Union européenne qui n’envisage pas d’alléger de plus de 55 % son bilan carbone pour les 4 décennies considérées.

N’oublions pas les HFC

La Chine ? Le premier émetteur mondial n’a pas dit grand-chose. C’est tout juste si le président Xi Jinping a indiqué vouloir ratifier le protocole de Kigali. Passé relativement inaperçu, ce texte vise à l’interdiction de la production et de la consommation d’hydroflurorocarbures (HFC) : les plus puissants Ges que nous avons en rayon. Pékin indique aussi vouloir diminuer sa demande de charbon à partir de 2025.
Elle aussi grosse consommatrice de charbon, la Corée du Sud limite ses ambitions à … l’export. Séoul ne subventionnera plus ses industriels pour qu’ils exportent des centrales au charbon.
Longtemps inscrit aux abonnés absents dans les négociations climatiques, le Japon a bougé une oreille en promettant de renforcer ses objectifs.

Quelques absents 

Celui a qui le climat ne dira pas merci c’est Jair Bolsonaro. Le président du Brésil a la neutralité carbone dans le collimateur. Mais en 2050. Soit dix ans plus tard que dans l’ancienne politique climatique du pays jaune et vert. Plus étonnant : le président mexicain propose aux Etats-Unis de financer un plan de plantation de forêts dans les pays d’Amérique centrale et de délivrer, en plus, des green cards aux valeureux bucherons. En introduction, Andrés Manuel López Obrador avait indiqué vouloir interdire les exportations de pétrole mexicain. Histoire de consommer tout cet or noir sur place.
Personne n’attendait beaucoup de la Russie. Elle n’a pas déçu. Vladimir Poutine n’a rien proposé de nouveau. Si ce n’est, peut-être, le lancement d’une initiative sur le méthane, autre puissant gaz à effet de serre. Certains observateurs ont estimé qu’il pouvait s’agir d’un appel à colmater les très poreux gazoducs russes.

Rendez-vous aux sommets G

Sept mois avant l’ouverture — en principe — du prochain sommet climatique onusien (la Cop 26 qui aura lieu à Glasgow), le résultat du sommet de Joe Biden n’est pas à la hauteur de ses espérances. Les climatologues de Climate Action Tracker estiment que les nouvelles promesses permettent d’espérer une baisse des émissions de 12 à 14 % par rapport aux trajectoires des dernières politiques nationales. Si elles étaient tenues et amplifiées jusqu’à 2050, elles ne permettraient pas toutefois de stabiliser le réchauffement à 1,5 °C d’ici la fin du siècle.
De nombreux grands pays émetteurs, comme l’Australie, le Brésil, le Mexique, la Russie, l’Indonésie, l’Inde, l’Arabie Saoudite ou la Turquie n’ont toujours pas de stratégie climatique sérieuse. De plus, le sommet a clairement fait l’impasse sur un sujet majeur. « Ce qui a manqué ce sont les engagements financiers, notamment sur l’adaptation et la compensation des pertes et dommages subis par les pays les plus vulnérables », rappelle Christiana Figueres, ancienne secrétaire exécutive de la convention de l’ONU sur le changement climatique.
Le sujet devrait être à l’agenda des ministres des finances lors des prochains sommets des pays du G7 et du G20, respectivement, en juin et en octobre prochains.

Ne ratez rien de l’actualité du chanvre et du CBD, inscrivez-vous à la Zeweed Newsletter!

Ancien militaire, passé à l’activisme écologique, Volodia arrose désormais les ennemis du climat à coup d’articles. Créateur de L’Usine à GES, première lettre francophone sur la politique et l’économie du réchauffement, Volodia partage son temps libre entre les dégustation de vins et de cigares. Deux productions qui ne renforcent pas l’effet de serre.

Previous Story

Signé “Z” comme Zeweed

Next Story

Top 5 Cannabis Strains To Grow at Home

Latest from Écologie